Comment fixe-t-on la pension alimentaire d'un enfant suite à la séparation des parents?
La pension alimentaire est une contribution financière qu’un parent verse à l’autre pour subvenir aux besoins de leur(s) enfant(s) en cas de séparation ou de divorce. Régie par le Code civil, elle est encadrée par des règles précises destinées à garantir les droits des enfants.
Définition et Cadre Juridique
La pension alimentaire est prévue par l’article 371-2 du Code civil. Cet article prévoit que « chacun des parents contribue à l'entretien et à l'éducation des enfants à proportion de ses ressources, de celles de l'autre parent ainsi que des besoins de l'enfant ». Cela signifie que même après une séparation, les parents sont tenus de continuer à assumer leur obligation financière vis-à-vis de leurs enfants.
La pension alimentaire est souvent versée par le parent chez qui les enfants ne résident pas principalement. Toutefois, il est important de souligner qu'elle ne se limite pas aux besoins alimentaires. Elle inclut également les frais d'éducation, de logement, de santé, et même les loisirs de l'enfant.
La pension alimentaire est dûe même en cas de garde alternée si les parents ont une différence de revenus.
Critères de Fixation
La fixation du montant de la pension alimentaire est laissée à l'appréciation du juge aux affaires familiales. Cependant, cette décision n’est pas arbitraire et repose sur plusieurs critères :
- Les ressources des parents : Le juge prend en compte les revenus de chaque parent, y compris les charges, les autres obligations financières (par exemple, les dettes ou les autres enfants à charge), ainsi que leur train de vie.
- Les besoins de l’enfant : Chaque enfant est différent, et ses besoins varient en fonction de son âge, son état de santé, ses études, et ses activités extrascolaires.
- Le mode de garde : En cas de garde alternée, le montant de la pension alimentaire peut être réduit, voire nul, car chaque parent assume directement les frais de l’enfant.
Il est aussi possible pour les parents de fixer eux-mêmes le montant de la pension alimentaire par un accord amiable, qui devra toutefois être validé par un juge pour être juridiquement contraignant.
Modification et Révision de la Pension
La pension alimentaire n'est pas figée dans le temps. Conformément à l’article 373-2-13 du Code civil, elle peut être révisée en cas de changement dans la situation financière ou familiale d’un des parents (perte d’emploi, remariage, etc.) ou de l’enfant (nouveaux besoins éducatifs ou médicaux, par exemple).
Le parent qui souhaite obtenir une révision doit en faire la demande au juge aux affaires familiales. Il est conseillé de le faire avec l’aide d’un avocat spécialisé en droit de la famille, afin de maximiser les chances d’obtenir une révision favorable.
Sanctions en cas de non-paiement
En cas de non-paiement de la pension alimentaire, la loi prévoit des mesures strictes pour protéger les droits de l’enfant. Le parent créancier peut recourir à une procédure de recouvrement direct, ou même à des poursuites pénales pour « abandon de famille » selon l’article 227-3 du Code pénal, qui punit ce délit de deux ans d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.
Cependant, depuis le 1er mars 2022, l’intermédiation financière est automatique pour toutes les pensions alimentaires ordonnées par le Juge aux affaires familiales, de sorte que le risque de non paimenet de la pension est très réduit.
Conclusion
La pension alimentaire est un mécanisme essentiel pour protéger les droits des enfants en cas de séparation. Son montant est fixé en fonction des ressources des parents et des besoins de l'enfant, et elle peut être modifiée si la situation familiale évolue. En cas de conflit ou de difficulté, il est recommandé de consulter un avocat spécialisé.
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24 septembre 2024