Que faire quand on attrappe l’enterococcus faecalis à l'hôpital?
Qu’est-ce qu’une infection nosocomiale ?
Les infections nosocomiales sont des infections contractées dans un établissement de santé, comme un hôpital ou une clinique. Elles surviennent généralement après un acte médical (intervention chirurgicale, pose de cathéter, etc.) ou en raison de la proximité avec d'autres patients infectés. En France, ces infections constituent un véritable enjeu de santé publique, avec environ 500 000 cas par an. Parmi les agents infectieux les plus fréquemment identifiés, on retrouve l’Enterococcus faecalis, une bactérie naturellement présente dans l’intestin mais qui, une fois dans le sang ou les tissus, peut provoquer des infections graves.
Comment contracte-t-on l’Enterococcus faecalis ?
L’Enterococcus faecalis est une bactérie présente dans les intestins de la majorité des individus, où elle ne présente généralement aucun danger. Cependant, elle devient pathogène dans certaines circonstances. Elle est fréquemment impliquée dans les infections nosocomiales, car elle peut être transmise lors de procédures invasives, telles que :
- -La pose de cathéters urinaires.
- -Des interventions chirurgicales, en particulier sur le système digestif.
- -Des soins intensifs ou des traitements de longue durée avec des antibiotiques, ce qui favorise une résistance accrue.
Cette bactérie est particulièrement préoccupante dans les infections hospitalières, car elle est souvent résistante à plusieurs antibiotiques, notamment la vancomycine, rendant son traitement plus complexe.
Quels sont les symptômes et le traitement ?
L’infection à Enterococcus faecalis peut se manifester de diverses manières en fonction de l’organe touché. Les symptômes incluent généralement :
- -Fièvre persistante.
- -Douleurs localisées (en cas d'infection de plaie chirurgicale).
- -Difficulté respiratoire (en cas d'infection pulmonaire).
- -Altération de l'état général.
Le traitement des infections à Enterococcus faecalis repose principalement sur des antibiotiques ciblés. Toutefois, la résistance croissante de cette bactérie à de nombreux antibiotiques complique souvent la prise en charge. Les médecins doivent réaliser des antibiogrammes pour adapter le traitement à chaque patient. Dans les cas graves, des interventions chirurgicales peuvent être nécessaires pour drainer les abcès ou retirer les tissus infectés.
Statistiques et chiffres-clés
En France, les infections nosocomiales affectent environ 5 % des patients hospitalisés, soit environ 750 000 personnes par an. Parmi ces infections, environ 15 % sont dues à des bactéries résistantes, comme Enterococcus faecalis.
Selon les études, ces infections entraînent chaque année entre 4 000 et 7 000 décès. La mortalité est souvent liée aux complications ou à l’inefficacité des traitements antibiotiques en raison de la résistance bactérienne.
Le régime d’indemnisation des infections nosocomiales
Les patients victimes d'infections nosocomiales peuvent être indemnisés sous certaines conditions. Le régime d’indemnisation varie selon la gravité du préjudice subi :
- Pour les infections bénignes entraînant un taux d'incapacité inférieur à 25 %, la responsabilité de l’établissement hospitalier est généralement retenue. Les victimes peuvent alors intenter une action contre l’établissement en question, en prouvant un manquement dans les soins prodigués.
- Pour les infections graves, causant un taux d'incapacité égal ou supérieur à 25 %, les patients peuvent demander réparation à l’Office National d'Indemnisation des Accidents Médicaux (ONIAM). Ce dernier intervient également lorsque l’établissement ne peut être tenu pour responsable, notamment en cas de force majeure.
Jurisprudence récente
Une affaire récente, jugée par la Cour d’appel de Paris en 2021, illustre bien les difficultés liées à la gestion des infections nosocomiales. Une patiente a contracté une infection à Enterococcus faecalis après une chirurgie digestive. Le tribunal a considéré que l’hôpital n’avait pas pris toutes les précautions nécessaires pour éviter la contamination. La Cour a condamné l’établissement à indemniser la patiente, précisant que la charge de la preuve incombait à l’hôpital pour démontrer l’absence de faute.
De plus, dans un arrêt de la Cour d’appel de Lyon en 2022, un patient ayant contracté une infection nosocomiale résistante aux antibiotiques a obtenu gain de cause. La cour a estimé que l’infection n’était pas imputable à un aléa thérapeutique mais à une mauvaise gestion de l’asepsie par l’hôpital.
Conclusion
Les infections nosocomiales, et notamment celles causées par Enterococcus faecalis, représentent un risque réel pour les patients hospitalisés. Le régime d’indemnisation prévoit des recours, mais il est souvent nécessaire de se faire assister par un avocat spécialisé en droit médical pour prouver la responsabilité des établissements. La jurisprudence récente montre que les tribunaux accordent de plus en plus d’importance à la protection des victimes de ces infections.
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