victime

La nouvelle définition du viol, et des aggressions sexuelles

La notion du consentement exprimé au coeur de la nouvelle définition du viol et des aggressions sexuelles

 

La loi n°2025-1057 du 6 novembre 2025 modifie la définition pénale du viol et des agressions sexuelles en intégrant explicitement la notion de consentement libre, éclairé, spécifique, préalable et révocable.

 


⚖️ Définition retenue par la loi

 

La réforme substitue à la simple référence à la “pénétration non consentie” (et à l’ancien corpus fondé sur la violence, la contrainte, la menace ou la surprise) une définition centrée sur l’absence de consentement. Le consentement est défini comme suit : libre, éclairé, spécifique, préalable et révocable. Le texte précise que le silence ou l'absence de réaction ne suffisent pas à établir le consentement.

🔁 Changements principaux par rapport à l’ancienne loi

 

  1. Passage de l’acte à l’absence de consentement : l’ancienne formulation insistait sur la pénétration « non consentie » et souvent sur la preuve d’un usage de violence ou de contrainte ; la nouvelle loi met au centre le manque de consentement, indépendamment d’un traumatisme physique démontrable. Légifrance+1

  2. Clarification du concept de consentement : définition détaillée (libre, éclairé, préalable, révocable) qui encadre la preuve et l’appréciation judiciaire. vie-publique.fr

  3. Effet pratique pour les enquêtes et poursuites : les questions d’enquête porteront davantage sur la démonstration du consentement ou de son absence (contexte, circonstances, comportement des parties) plutôt que sur la résistance physique seule. LCP-Assemblée nationale

  4. Possible évolution de la charge probatoire : si la loi ne renverse pas la présomption d’innocence, elle oriente l’interprétation des preuves et des témoignages vers une appréciation plus centrée sur la parole de la victime et les éléments contextuels. (Analyse doctrinale et débats parlementaires)

  • illustrations pratiques

    1. Cas A — soirée et alcool : si une personne a consommé des boissons au point d’être désorientée et n’a pas exprimé son accord de façon claire, la nouvelle loi facilitera la qualification d’absence de consentement même sans blessure physique visible.

    2. Cas B — relations répétées entre ex-partenaires : une relation antérieure ne vaut pas consentement continu ; l’absence d’un accord clair pour l’acte en cause peut caractériser une agression sexuelle.
      Ces exemples montrent l’importance d’évaluer le contexte et les éléments de preuve non-physiques (messages, témoins, comportements)

      📌 Impact social et objectifs affichés

      L’objectif déclaré par les promoteurs du texte est de faire évoluer la culture juridique et sociale : passer “de la culture du viol à la culture du consentement”, améliorer la prise en compte des victimes et favoriser des enquêtes et jugements mieux adaptés à la réalité des agressions sexuelles

 

🧾 Conclusion 

 

La loi du 6 novembre 2025 représente une rupture conceptuelle : la définition pénale du viol et des agressions sexuelles se centre désormais sur l’absence de consentement. Pour les praticiens du droit, cela implique d’adapter les stratégies de preuve, d’audition et d’accompagnement des victimes. En tant qu’avocat, il est essentiel d’anticiper ces évolutions : constituer des dossiers factuels complets, former les équipes et conseiller les clients (victimes comme mis en cause) sur les nouvelles modalités d’appréciation juridique.

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Le 10 novembre  2025

 

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Avis du Conseil d'Etat du 6 mars 2025  : cliquer 

Légifrance: loi du 6 novembre 2025: Cliquer 

 

 

 

FGAO

Accident de moto avec un sanglier : qui indemnise la victime ?

 

🏍️ Accident de moto avec un sanglier : qui indemnise la victime ?

 

Lorsqu’un motard perd la vie après avoir percuté un sanglier — ou après une manœuvre d’évitement qui le fait heurter un arbre — la douleur des proches s’accompagne d’une question cruciale : qui prendra en charge les conséquences de cet accident ?

Ces dernières semaines, dans les Bouches du Rhône, plusieurs motrads ont perdu la vie dans des accidents liés à une traversée de route d'un sanglier.

Ces accidents, de plus en plus fréquents, mettent en lumière un régime d’indemnisation complexe mêlant droit des assurances, responsabilité civile et intervention du Fonds de Garantie des Accidents Automobiles (FGAO).

 


📸 1. Les deux scénarios possibles

 

🐗 Collision directe avec l’animal:

Lorsque le sanglier est retrouvé mort sur les lieux :

  • La preuve du choc matériel entre le véhicule et l’animal est évidente.
  • Le rapport de gendarmerie et les constatations techniques permettent d’ouvrir facilement un dossier d’indemnisation.

🚨 Manœuvre d’évitement

Si le motard a effectué une manœuvre pour éviter l’animal et a percuté un arbre :

  • L’animal n’est parfois pas retrouvé, rendant la preuve plus délicate.
  • Dans ce cas, les témoignages, traces au sol, photos et procès-verbal sont essentiels pour démontrer que la présence du sanglier a directement provoqué l’accident.

💡 Bon à savoir : la jurisprudence reconnaît qu’un conducteur n’est pas fautif lorsqu’il tente d’éviter un animal surgi brutalement sur la route.


⚖️ 2. Le régime d’indemnisation applicable

🧾 A. En cas d’animal sauvage (sanglier, chevreuil, etc.)

Aucun propriétaire n’est identifiable.

👉 Le Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires de dommages (FGAO) peut indemniser les dommages corporels du conducteur décédé ou de ses proches.

Le FGAO intervient lorsque :

  • -l’auteur du dommage est inconnu (animal sauvage) ;
  • -aucune assurance ne peut être mise en cause ;
  • -le sinistre a causé des dommages corporels (et non seulement matériels).

⚠️ Le FGAO ne couvre pas les dommages matériels (moto détruite, équipements).

Seule une assurance “tous risques” peut, dans ce cas, indemniser les dégâts matériels.

 

🏡 B. En cas d’animal domestique ou d’élevage

Si l’animal a un propriétaire identifié (chien, cheval, vache, etc.), c’est son assurance responsabilité civile qui doit réparer les dommages.
L’article 1243 du Code civil prévoit que “le propriétaire d’un animal, ou celui qui s’en sert, pendant qu’il est à son usage, est responsable du dommage que l’animal a causé.”


🧩 3. Qui peut être indemnisé ?

En cas de décès du motard, ses ayants droit (conjoint, enfants, parents) peuvent obtenir :

  • -le préjudice d’affection (douleur morale liée à la perte) ;
  • -la perte de revenus et le préjudice économique (perte du soutien financier du défunt) ;
  • -le remboursement des frais d’obsèques et des dépenses liées au décès.

L’indemnisation suit le principe de la réparation intégrale du préjudice : tout dommage doit être compensé, sans perte ni profit pour la victime.


📂 4. Les démarches essentielles

🕵️‍♂️ Étape 1 — Faire constater l’accident

  • -Intervention des gendarmes ou policiers ;
  • -Rapport précisant la présence (ou non) d’un animal sauvage ;
  • -Photos, vidéos, témoins.

🗂️ Étape 2 — Déclaration d’accident

  • Déclaration à l’assurance dans un délai de 5 jours ouvrés ;
  • Si l’animal est sauvage : dépôt de demande d’indemnisation au FGAO.

Le FGAO exige un dossier complet que votre avocat présentera pour vous

📅 Étape 3 — Respect des délais

  • Le délai d’action contre le FGAO est en principe de 3 ans à compter de l’accident.
  • Plus tôt la demande est introduite, plus fluide sera la procédure.

🧠 5. Le calcul du préjudice

Votre avocat evaluera  :

  • -la perte de revenus du foyer ;
  • -les besoins futurs de la famille ;
  • -le préjudice moral subi par les proches.

L’expert désigné par le FGAO ou par l’assurance évalue les montants, mais les familles peuvent demander une contre-expertise avec l’aide d’un avocat spécialisé en réparation du dommage corporel.

💼 L’avocat veille à ce que tous les préjudices soient pris en compte : moral, économique, d’accompagnement, perte de chance, etc.


⚙️ 6. La question de la faute du motard

Certaines compagnies d’assurance tentent parfois de réduire l’indemnisation en invoquant une faute de conduite (vitesse excessive, absence de maîtrise).

Mais la jurisprudence est constante :

“La survenance soudaine d’un animal sauvage sur la voie publique constitue un événement imprévisible et irrésistible exonérant le conducteur de toute faute.”

Ainsi, dès lors que la manœuvre d’évitement est justifiée par la présence imprévue du sanglier, la victime (ou ses ayants droit) ne peut être tenue pour responsable.


🤝 7. Le rôle de l’avocat dans la procédure

 

Faire appel à un avocat spécialisé permet :

  • -d’assurer le montage du dossier FGAO ;
  • -de suivre les expertises ;
  • -de négocier les montants d’indemnisation ;
  • -de saisir le tribunal en cas de désaccord avec le FGAO ou l’assureur.

Un avocat en droit du dommage corporel travaille souvent avec des médecins-conseils et des experts en indemnisation, ce qui garantit une évaluation complète du préjudice.

 

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Le 7 novembre  2025

 

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La Provence : accident avec un sanglier : cliquer 

 

 

 

accident de la circulation

Etes vous fiscalement imposable sur l'indemnisation perçue suite à un accident?

 

La fiscalité de l'indemnisation d'un accident et des indemnités perçues à la suite d’un accident ou d’une erreur médicale

 

Dans le cadre d’une indemnisation liée à un accident de la circulation, à une agression ou à une erreur médicale, la question de la fiscalité revêt une importance majeure pour les victimes — et pour les avocats qui les accompagnent. Il s’agit non seulement de veiller à ce que la réparation du préjudice ne soit pas grevée d’une imposition inattendue, mais aussi de conseiller sur la forme optimale de l’indemnisation (capital vs rente), les conséquences fiscales et patrimoniales.

⚖️1. Principes généraux : indemnité ≠ revenu imposable

 

La règle de base est la suivante : lorsqu’une somme est versée à titre de réparation d’un préjudice corporel, moral ou matériel, et qu’elle ne constitue pas la contrepartie d’un revenu professionnel ou d’un avantage imposable, elle ne doit pas être considérée comme un « revenu » soumis à l’impôt sur le revenu.


Ainsi :

  • Les indemnités reçues en capital, pour réparer un dommage corporel ou moral, sont en principe exonérées d’impôt sur le revenu.

  • En revanche, les sommes versées pour compenser une perte de revenus réguliers (par exemple, perte de salaire liée à l’accident) peuvent être soumises à l’impôt, puisque l’on remplace un revenu de nature imposable.

Il est essentiel d’identifier le poste indemnisé : s’agit-il d’un préjudice économique (perte de revenus) ou non économique (souffrances, préjudice moral, invalidité sans perte de revenus) ? Car la distinction influe sur la fiscalité.

⚖️2. Capital vs rente : des traitements distincts

 

2.1 L’indemnisation sous forme de capital

Lorsque la victime perçoit un capital pour réparer son préjudice corporel ou moral (par exemple à la suite d’un accident de la circulation ou d’une erreur médicale), ce capital n’est généralement pas imposable au titre de l’impôt sur le revenu, tant qu’il ne correspond pas à un remplacement de revenus imposables.

Par exemple, la somme versée pour le préjudice moral ou pour l’aide d’une tierce personne, si elle est versée en capital, ne constitue pas un revenu imposable.

Cependant, deux précautions doivent être mentionnées :

  • Le placement de ce capital peut générer des revenus (intérêts, dividendes) qui, eux, sont soumis à l’impôt.

  • L’indemnité doit être raisonnablement affectée à la réparation du préjudice. En cas de partie correspondant à une compensation de revenus, ou si elle recouvre des revenus professionnels, le régime peut changer.

2.2 L’indemnisation sous forme de rente viagère ou périodique

 

Le choix de verser une rente (souvent dans les cas d’invalidité permanente ou de recours à une tierce personne) modifie le traitement fiscal

  • En principe, une rente viagère ou périodique accordée pour réparation d’un préjudice corporel est imposable à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des « pensions et rentes viagères ».

  • Toutefois, des abattements et des règles particulières s’appliquent.

  • En outre, des exonérations spécifiques sont prévues : par exemple, pour les rentes versées à des victimes de certains accidents du travail ou maladies professionnelles (exonération partielle), ou encore pour les rentes versées en réparation d’un préjudice corporel ayant entraîné une incapacité permanente totale nécessitant assistance d’une tierce personne.

  • Le mode de versement (capital ou rente) est donc stratégique en matière fiscale et patrimoniale.

⚖️3. Particularités relevant des accidents de la circulation ou de la responsabilité médicale

 

3.1 Cas d’un accident de la circulation ou d’une erreur médicale

En matière d’accident de la circulation ou de responsabilité médicale, la jurisprudence et la doctrine confirment que les indemnités en capital pour préjudice corporel ne sont pas imposables.

Ce sont des indemnités versées au titre de la réparation du dommage et non au titre d’un revenu. Elles échappent donc à l’impôt sur le revenu (et aux prélèvements sociaux comme la CSG/CRDS) lorsqu’elles ne correspondent pas à une perte de revenus.

3.2 Attention à la perte de revenus

Si l’indemnisation couvre la perte de revenus actuels ou futurs — ce qui peut être le cas après un accident ou une erreur médicale — ce poste peut être imposable. En effet, on remplace un revenu qui aurait été imposable. Exemple : indemnité pour incapacité de gain.

3.3 Impact successorale et patrimonial

En matière d’IFI (impôt sur la fortune immobilière) ou de transmission, les indemnités reçues doivent être analysées :

  • Les indemnités en capital pour préjudice corporel ne sont pas réputées « revenus imposables ».

  • En cas de décès de la victime, les rentes ou indemnités qui y étaient attachées peuvent poser question dans l’actif successoral. Par exemple, les rentes viagères peuvent être déductibles de l’actif successoral sous certaines conditions.

⚖️4. Quelques cas pratiques :

 

Exemple 1 : indemnité en capital pour erreur médicale

Une victime d’une erreur médicale obtient une indemnité de 200 000 € « en réparation de son préjudice corporel et moral », versée en capital.
→ Cette somme n’est pas imposable à l’impôt sur le revenu, car il s’agit d’un capital de réparation.
→ Toutefois, si elle place cette somme et perçoit des intérêts ou dividendes, ces revenus sont imposables.

Exemple 2 : versement d’une rente viagère après accident de la circulation

Une victime obtient une rente viagère de 20 000 € par an à compter de ses 45 ans, après un accident de la circulation.
→ La fraction imposable est de 70 % (âge < 50 ans) : 14 000 € seront imposables chaque année dans la catégorie « pensions et rentes viagères ».
→ Un éventuel abattement s’applique selon les règles applicables aux pensions/rentes.
→ Si la victime nécessitait une assistance d’une tierce personne et que cette rente est allouée pour ce motif, l’exonération peut s’appliquer.

⚖️Conclusion

 

la fiscalité de l'indemnisation d'un accident de la circulation, d’une erreur médicale ou d’une agression – est relativement favorable pour la victime : l’indemnité en capital est en principe exonérée de l’impôt sur le revenu. Toutefois, le diable est dans les détails : la forme (capital ou rente), la nature du préjudice (économique ou non économique), l’âge et l’assistance éventuelle d’une tierce personne, auront un impact déterminant. Pour un avocat, l’accompagnement ne doit pas s’arrêter à la réparation matérielle du préjudice : il faut également veiller à la sécurité fiscale de l’indemnité et à sa gestion patrimoniale.

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Le 02 novembre  2025

 

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Article 158-6° du Code Général des Impôts: Cliquer